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Sa réputation la précède. Au Brésil, Rio est le temple du plus extraordinaire carnaval de la planète et le gardien des deux plages les plus célèbres au monde : Copacabana et Ipanema. Embarquez pour un voyage inoubliable grâce à cet extrait de notre livre consacré aux plus belles villes du monde.
Cocktail osé de fêtes effrénées et de strings, où le glamour côtoie la criminalité effarante des favelas – sous le regard du Christ rédempteur. Mais c’est toujours et encore le cadre enchanteur de Rio qui subjugue d’abord ses visiteurs.
Il faut découvrir Rio depuis le pied du Christ rédempteur, statue monumentale et bienveillante scellée au sommet du Corcovado, ce « bossu » de 700 mètres d’altitude. En contrebas, une anse aux reliefs tourmentés se déroule, tandis que la cité enserre la plaine, blottie contre les plages et l’immense lagune de Rodrigo de Freitas. Des reliefs puissants hérissent ce décor : le Pain de Sucre surgit sur le bord de mer, comme le nez d’une énorme fusée. La ville semble incapable de maîtriser la nature, comme en témoignent ces pitons rocheux couronnés d’une végétation luxuriante. Il est vrai que Rio de Janeiro abrite la plus grande forêt tropicale urbaine du monde, le parc national de Tijuca.
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Le centre-ville s’étend au nord, à l’écart des plages chics de Copacabana et Ipanema-Leblon, à l’entrée de la profonde baie de Guanabara. Les principales institutions sont regroupées ici, dont le Museu Nacional, dédié à l’histoire naturelle, et le Museu Histórico Nacional, dans un ancien fort. Le magnifique Museu Nacional de Belas Artes réunit les plus belles collections d’art du Brésil, et le pont qui enjambe la baie jusqu’à Niterói conduit à l’extraordinaire centre artistique de Rio : le Museu de Arte Contemporãnea (MAC). Inauguré en 1996 et conçu par Oscar Niemeyer (1907-2012), l’architecte de Brasília, la nouvelle capitale, il ressemble à un vaisseau spatial – soulignant par contraste l’exceptionnelle beauté des paysages naturels cariocas.
En accostant en janvier (janeiro) 1502, les explorateurs portugais prennent la baie de Guanabara pour l’estuaire d’un fleuve (rio) puissant. Les Français arrivent en 1555 pour occuper l’île de la baie, combattent les Portugais qui, en 1565, édifient un fort et finissent par faire valoir leurs droits. Rio connaît un essor formidable en 1808, lorsque la famille royale du Portugal et sa cour de 15 000 personnes viennent s’y établir, fuyant l’invasion napoléonienne. Pendant treize ans, Rio est la capitale royale du Portugal et du Brésil. En 1870, une révolte renverse la monarchie et le Brésil devient une république en 1889.
L’envergure internationale de Rio faiblit en 1969, lorsque la nouvelle Brasília obtient le statut de capitale. Avec São Paulo s’affirmant comme le centre économique du pays, Rio – ville adorée des écrivains, des artistes et des créateurs – doit asseoir sa réputation sur son inventivité et, bien entendu, sur son carnaval. Fête frénétique, explosion de couleurs, de costumes, de musique et de danse, le carnaval se déroule la semaine précédant le carême. Dès qu’il s’achève, les membres des écoles de samba s’affairent à préparer le prochain, sans oublier de se rendre entre-temps aux « messes » footballistiques du stade Maracanã dans ce pays où le ballon rond est roi.
Article tiré du numéro de juillet 2016 du magazine GEO.fr
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